Socrate

Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien.

Socrate est l’incarnation de la philosophie occidentale et, selon l’oracle de Delphes, l’homme le plus sage de son temps. Il est l’un des fondateurs de la philosophie morale. 

Sa méthode : la “maïeutique”, l’art de faire accoucher (les âmes); son but : dialoguer, questionner ces contemporains pour ébranler leurs certitudes et découvrir, par eux-mêmes, le chemin de la vérité. 

Fils d’un sculpteur et d’une sage-femme

Né à Athènes, Socrate est le fils d’un artisan sculpteur et d’une mère sage-femme.

Il passe sa vie à dialoguer avec ses concitoyens, et tout particulièrement avec les sophistes, pour mettre en doute leurs opinions et ainsi tenter de trouver la vérité. Tout son être appelait à la réflexion. 

On donna le nom de maïeutique : l’art de faire accoucher les âmes.

Accusé entre autres de corrompre la jeunesse, Socrate dut boire la ciguë.

L’épisode de l’Oracle de Delphes

Un jour, un Athénien du nom de Chéréphon alla trouver l’oracle – pythie – de Delphes pour lui demander qui était le plus sage de tous les hommes. L’oracle lui répondit que c’était : Socrate.

Lorsqu’on lui rapporte ces paroles, Socrate ne peut le croire. Il décide de se mettre en route pour trouver quelqu’un de plus sage que lui. Il passe son temps à questionner ces concitoyens, des hommes politiques, des sages, des sophistes … En fait, il constate qu’à chaque fois, ces gens croyaient savoir quelque chose. Or, par son simple questionnement, Socrate les désarçonne et ébranle leur certitude et leur croyance.

En fait, ces citoyens croyaient savoir, mais, en vérité, ils ne savaient rien.

Socrate comprit finalement qu’il était le plus sage des hommes, car lui savait au moins une chose : c’est qu’il ne savait rien.

« Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien »

 Socrate n’a jamais voulu fixer sa pensée et n’a jamais transmis d’écrit. Pour lui, la pensée est toujours en mouvement et libre. Elle doit toujours rester critique par rapport à nos connaissances ou plutôt à ce que nous croyons connaître. Bref, le questionnement, l’étonnement est primordial.

Le questionnement socratique étaient du type : qu’est-ce que le bien ? Qu’est-ce que le beau ? Qu’est-ce que le vrai ?

La méthode socratique : la maïeutique

la maïeutique est l’art d’accoucher les esprits, les âmes, par le biais de la dialectique (le dialogue). Toute personne, qu’elle soit homme ou femme, pauvre ou riche, était intéressante.

Sa méthode consistait à poser une question à son interlocuteur, tout en le laissant exprimer sa pensée sans l’interrompre. En acquiesçant aux réponses de l’émetteur, l’ironie socratique intervient. Socrate pose une question ou une objection, relançant le dialogue et la réflexion.

Socrate veut stimuler la cité, ses citoyens, comme un « taon » stimule un cheval.

Socrate fut, par certains de ses contemporains, considéré comme un sophiste. Toutefois, Socrate ne cesse de s’en prendre à eux. Les sophistes enseignaient contre rétribution. Ils vendaient ainsi leur savoir et utilisait l’art oratoire, la rhétorique. Il s’agit ici de faire la distinction suivante : 

La rhétorique : l’art de convaincre

La philosophie : l’art de découvrir la vérité.

“Connais-toi toi-même”

Socrate répétait à qui veut l’entendre la célèbre inscription qui se trouve sur le temple d’Apollon à Delphes : « Connais-toi toi-même ». Socrate ne s’intéresse pas seulement aux concepts, aux idées des hommes, mais surtout aux hommes eux-mêmes. Il les oblige à se rendre compte de ce qu’ils sont. Ce n’est pas le tout d’acquérir des connaissances, il ne faut pas oublier de nous interroger sur nous-mêmes et par rapport à nous-mêmes. C’est l’être qui prime et non les apparences.

Cette tâche est nécessaire, car la recherche de la vérité a un impact au niveau moral. En effet, pour Socrate, nul ne fait le mal volontairement : on est méchant, par ignorance

La mort de Socrate

En 399 av. notre ère, Socrate est accusé de pervertir la jeunesse. Cette accusation est grave, car cette catégorie constitue l’avenir de la cité. En vérité, Socrate s’est attiré un nombre d’ennemis importants et surtout influents. 

Socrate aurait pu éviter la mort. Mais il a voulu rester intègre à ses idées. Ainsi, dans son plaidoyer, Socrate demande non seulement qu’on le laisse libre et vivre, mais aussi qu’il soit nourri et loger par la République en reconnaissance de ses bienfaits.

Le jury ne put l’accepter et Socrate le savait. Il est condamné à mort, devant boire la ciguë.

Platon nous a laissé un célèbre récit sur sa mort : le Phédon.