Augustin

Et si le « Temps » était une réalité bien plus complexe qu’il n’y parait ? Intuitif, mais non conceptualisable, le Temps est une notion instable, un non-être. Par ses Confessions, Augustin nous ouvre les portes de l’introspection, de la subjectivité.

Augustin d’hippone (354-430) naît en Afrique du nord, dans l’actuelle Algérie, alors sous domination de l’Empire romain. Il écrit la première confession et autobiographie de l’humanité qui nous est parvenue. Il y fait mention de sa vie de « débauché ». Après avoir passé son enfance dans une famille chrétienne, il s’en distancie et fait ses premières expériences, entre prostituées et différents larcins (vols…). Augustin se convertit et s’adonne à la pensée, la théologie et la philosophie, imprégné de platonisme et de néoplatonisme.

Avec les Confessions, Augustin procède, par introspection, à un retour sur sa vie. Il la donne en pâture au jugement de Dieu et de ses semblables.

Le Temps

Augustin mène une réflexion sur le Temps. Si on « me demande ce qu’est le Temps, je sais ce qu’il est. Si on me demande de l’expliquer […], je ne sais plus ». Le Temps est une notion intuitive et pourtant il ne peut être conceptualisé, car il est changement. 

Le Temps est ainsi une réalité mystérieuse. Il est une absence, une évanescence… une réalité énigmatique en perpétuel effacement. Il n’est ni passé, ni futur, tout au plus le présent. Le Temps, entité subjective, se présente pour moi comme :

  • le présent du passé (mémoire)
  • le présent du présent (la perception)
  • le présent du futur (l’attente)

Auteur notamment des Confessions et de la Cité de Dieu, Augustin ouvre la voie à la conscience (par rapport à la psyché des philosophes antérieurs). Canonisé en 1298, Saint-Augustin est considéré comme l’un des pères de l’Église. La pensée aristotélicienne n’étant pas connue (hormis la logique) à son époque, pour lui, « la foi précède, l’intellect suit ».