De l’Hôtel des Postes à l’Ancienne Poste

Bâtiment emblématique de la Mère commune, l’Ancienne Poste du Locle a connu une histoire particulièrement riche en rebondissements. Premier bâtiment de l’ère Républicaine, l’Hôtel des Postes est érigé en 1858. Il deviendra plus de cent cinquante ans plus tard un centre culturel d’exception.

Réalisation de l’Hôtel des Postes

Au lendemain de la révolution, les autorités républicaines se lancent dans différents projets d’embellissement de la Ville. En 1853, les autorités décident la création d’un Hôtel des Postes, par le lancement d’un concours. A la clé, une montre en or ! L’architecte Hans Rychner est le grand lauréat. Un emprunt est alors contracté d’un montant de 246’000.- par des bons au porteur de 100.-, puis un second de 100’000.- supplémentaire.

En 1858, le bâtiment est inauguré. Le rez-de-chaussée est affecté exclusivement à l’usage de la poste, les étages suivants à différents locataires[1].

La poste

Même si sa localisation n’est pas avérée (probablement à l’actuel Grande-Rue 3), un bureau de poste existait dans la Mère commune et ce depuis 1807[2]. Celui-ci fut déplacé en 1841 dans l’ancienne Hôtel de Ville (à l’actuel Grande-Rue 11). L’arrivée de la Suisse “moderne” permet la création, en 1849, de la poste fédérale.

“Première” école d’horlogerie

Le 1er juin 1868, l’Hôtel des Poste accueille la “première” école d’horlogerie du Locle, qui ouvre officiellement ses portes[3]. Il est vrai qu’un atelier d’horlogerie, relativement sommaire, existait, depuis 1826, à l’Hospice du Locle.

En 1886, l’école d’horlogerie déménage dans un nouveau bâtiment à Daniel-Jeanrichard 9. En 1902, en ouest de la cité, le Technicum voit la jour et accueille progressivement des formations de l’école d’horlogerie. Le nouveau bâtiment du Technicum, érigé en 1953, intègre l’ensemble des formations.

Vecteur du développement des communications

Le bâtiment joua un rôle important dans le développement des communications. Ainsi, la gare du Locle accueille, en 1864, un premier télégraphe. En 1884, ne comprenant de quelques abonnés, un premier réseau téléphonique voit le jour. En 1919, l’Hôtel des Postes accueille au premier étage un nouveau central, accélérant le développement du système de communication.

L’Ancienne Poste : développement d’un Centre Culturel

A partir de la seconde moitié du 20ème siècle, l’Hôtel des Postes est en pleine mutation. Dans les années 1970, l’office postal déménage à Bournot 17.

Dénué de son affectation originelle, le bâtiment de Marie-Anne-Calame prend alors le nom d’Ancienne Poste. La crise horlogère impacte directement les comptes de la Ville. Laissé à l’abandon, le bâtiment devient progressivement un véritable centre culturel alternatif, abritant de nombreux artistiques et musiciens. Son aura dépassera les frontières des Montagnes et du territoire cantonal.

Souffrant d’un manque d’investissements conséquent, le bâtiment se dégrade progressivement. En juin 1998, le Conseil général accepte un crédit de 3 millions pour la rénovation du bâtiment. Les libéraux et radicaux lancent un référendum et le gagnent devant le peuple. L’Ancienne Poste semble condamnée.

Sans moyen financier, les locataires et la commune maintiennent néanmoins le bâtiment à flot durant les années 2000. Des corps de métiers y travaillent d’ailleurs gratuitement.

En 2007, l’avenir de l’Ancienne Poste donne lieu à des débats animés, tout en bénéficiant du soutien de nombreuses personnalités. L’année suivante, une pétition signée par plusieurs centaines de citoyennes et citoyens demande le sauvetage du bâtiment.

Bâtiment sauvé et réhabilité

En 2009, un nouveau projet est déposé. Le Conseil général accepte finalement par 24 voix contre 9 un crédit de 3.2 millions pour la réhabilitation de l’Ancienne Poste. La proximité de l’échéance sur la labellisation UNESCO neutralise les velléités de lancement d’un référendum par la droite. La Ville se charge de la stabilisation et de la requalification de l’enveloppe extérieure. Parallèlement, une fondation est créée, qui se charge la rénovation intérieure.

En 2015, l’Ancienne Poste fait peau neuve. Elle abrite désormais une brasserie, le conservatoire, le centre de jeunesse, la musique scolaire et de nombreux artistes. Véritable centre culturel des Montagnes neuchâteloises, l’Ancienne Poste bénéficie également d’un forum extérieur réalisé par la Ville en Ouest du bâtiment.

Centre culturel de l’Ancienne Poste

A partir de 2016, l’Ancienne Poste redevient un véritable centre culturel au rayonnement important. Avec la rénovation du musée des Beaux-Arts et celle de la rénovation de la Fleur-de-Lis, l’entrée de la Ville se constitue comme un véritable pôle culturel.  

Lien :

http://www.ancienne-poste.ch/

Bibliographie

HEIM, Jérôme, L’Hôtel des Postes de la Ville du Locle : histoire d’un lieu de transmission, Nouvelle Revue neuchâteloise, n° 94, 2007.

Notes

  1. Le Véritable messager boiteux, 1859, p. 57-59.
  2. FAESSLER, François, “Fondation de l’Ecole d’horlogerie”. In L’Impartial, 15 février 1968.

 

[1] Le Véritable messager boiteux, 1859, p. 57-59.

[2] MAILLARD, Francis, L’IMPARTIAL, La nouvelle poste… 10 ans déjà !, 30 août 1984.

[3] FAESSLER, François, “Fondation de l’Ecole d’horlogerie”. In L’Impartial, 15 février 1968.

Bâtiment emblématique de la Mère commune, l’Ancienne Poste du Locle a connu une histoire particulièrement riche en rebondissements. Premier bâtiment de l’ère Républicaine, l’Hôtel des Postes est érigé en 1858. Il deviendra plus de cent cinquante ans plus tard un centre culturel d’exception.

Réalisation de l’Hôtel des Postes

Au lendemain de la révolution, les autorités républicaines se lancent dans différents projets d’embellissement de la Ville. En 1853, les autorités décident la création d’un Hôtel des Postes, par le lancement d’un concours. A la clé, une montre en or ! L’architecte Hans Rychner est le grand lauréat. Un emprunt est alors contracté d’un montant de 246’000.- par des bons au porteur de 100.-, puis un second de 100’000.- supplémentaire.

En 1858, le bâtiment est inauguré. Le rez-de-chaussée est affecté exclusivement à l’usage de la poste, les étages suivants à différents locataires[1].

La poste

Même si sa localisation n’est pas avérée (probablement à l’actuel Grande-Rue 3), un bureau de poste existait dans la Mère commune et ce depuis 1807[2]. Celui-ci fut déplacé en 1841 dans l’ancienne Hôtel de Ville (à l’actuel Grande-Rue 11). L’arrivée de la Suisse “moderne” permet la création, en 1849, de la poste fédérale.

“Première” école d’horlogerie

Le 1er juin 1868, l’Hôtel des Poste accueille la “première” école d’horlogerie du Locle, qui ouvre officiellement ses portes[3]. Il est vrai qu’un atelier d’horlogerie, relativement sommaire, existait, depuis 1826, à l’Hospice du Locle.

En 1886, l’école d’horlogerie déménage dans un nouveau bâtiment à Daniel-Jeanrichard 9. En 1902, en ouest de la cité, le Technicum voit la jour et accueille progressivement des formations de l’école d’horlogerie. Le nouveau bâtiment du Technicum, érigé en 1953, intègre l’ensemble des formations.

Vecteur du développement des communications

Le bâtiment joua un rôle important dans le développement des communications. Ainsi, la gare du Locle accueille, en 1864, un premier télégraphe. En 1884, ne comprenant de quelques abonnés, un premier réseau téléphonique voit le jour. En 1919, l’Hôtel des Postes accueille au premier étage un nouveau central, accélérant le développement du système de communication.

L’Ancienne Poste : développement d’un Centre Culturel

A partir de la seconde moitié du 20ème siècle, l’Hôtel des Postes est en pleine mutation. Dans les années 1970, l’office postal déménage à Bournot 17.

Dénué de son affectation originelle, le bâtiment de Marie-Anne-Calame prend alors le nom d’Ancienne Poste. La crise horlogère impacte directement les comptes de la Ville. Laissé à l’abandon, le bâtiment devient progressivement un véritable centre culturel alternatif, abritant de nombreux artistiques et musiciens. Son aura dépassera les frontières des Montagnes et du territoire cantonal.

Souffrant d’un manque d’investissements conséquent, le bâtiment se dégrade progressivement. En juin 1998, le Conseil général accepte un crédit de 3 millions pour la rénovation du bâtiment. Les libéraux et radicaux lancent un référendum et le gagnent devant le peuple. L’Ancienne Poste semble condamnée.

Sans moyen financier, les locataires et la commune maintiennent néanmoins le bâtiment à flot durant les années 2000. Des corps de métiers y travaillent d’ailleurs gratuitement.

En 2007, l’avenir de l’Ancienne Poste donne lieu à des débats animés, tout en bénéficiant du soutien de nombreuses personnalités. L’année suivante, une pétition signée par plusieurs centaines de citoyennes et citoyens demande le sauvetage du bâtiment.

Bâtiment sauvé et réhabilité

En 2009, un nouveau projet est déposé. Le Conseil général accepte finalement par 24 voix contre 9 un crédit de 3.2 millions pour la réhabilitation de l’Ancienne Poste. La proximité de l’échéance sur la labellisation UNESCO neutralise les velléités de lancement d’un référendum par la droite. La Ville se charge de la stabilisation et de la requalification de l’enveloppe extérieure. Parallèlement, une fondation est créée, qui se charge la rénovation intérieure.

En 2015, l’Ancienne Poste fait peau neuve. Elle abrite désormais une brasserie, le conservatoire, le centre de jeunesse, la musique scolaire et de nombreux artistes. Véritable centre culturel des Montagnes neuchâteloises, l’Ancienne Poste bénéficie également d’un forum extérieur réalisé par la Ville en Ouest du bâtiment.

Centre culturel de l’Ancienne Poste

A partir de 2016, l’Ancienne Poste redevient un véritable centre culturel au rayonnement important. Avec la rénovation du musée des Beaux-Arts et celle de la rénovation de la Fleur-de-Lis, l’entrée de la Ville se constitue comme un véritable pôle culturel.  

Lien :

http://www.ancienne-poste.ch/

Bibliographie

HEIM, Jérôme, L’Hôtel des Postes de la Ville du Locle : histoire d’un lieu de transmission, Nouvelle Revue neuchâteloise, n° 94, 2007.

Notes

[1] Le Véritable messager boiteux, 1859, p. 57-59.

[2] MAILLARD, Francis, L’IMPARTIAL, La nouvelle poste… 10 ans déjà !, 30 août 1984.

[3] FAESSLER, François, “Fondation de l’Ecole d’horlogerie”. In L’Impartial, 15 février 1968.

 

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