Le Locle devient paroisse

Le réchauffement climatique du début du deuxième millénaire va permettre un renforcement de la colonisation des Montagnes. Ainsi, à partir du 13e et 14e siècle, les paysans du Val-de-Travers et du Val-de-Ruz font paître leurs bétails dans la région durant la belle saison. Progressivement, ils s’y établissent, augmentant par là même le nombre d’habitants de la Vallée du Locle, de celle de la Sagne et plus généralement des Montagnes.

Le Locle est érigé en paroisse

En 1351, la chapelle du Locle est érigée en paroisse. Un service régulier lui est attribué, financé par le biais de la dîme. Il est à noter que cette chapelle se situe sur le lieu actuel du Temple du Locle. L’existence d’un lieu de culte à cet endroit montre le souci des habitants du Locle de pérenniser la construction d’un tel édifice, quitte à le transformer progressivement. En effet, l’édifice est construit sur un rocher, assurant par là même sa stabilité. A contrario, le centre du village, notamment au sud, sera lui construit sur des pilotis, en raison de la présence de la nappe phréatique.

Cette paroisse montre le développement démographique du territoire, qui ne cesse de croître en lien avec la colonisation que connaît la région. 

Des toponymes caractéristiques

Les toponymes sont par ailleurs conformes à une colonisation des montagnes débutée au Moyen Âge “classique”. En effet, selon Jacques Bujard & Co, les noms de lieux précédés d’un article apparaissent au 12e siècle. La presque totalité des lieux-dits ou localités des Montagnes jurassiennes se caractérise par l’existence de ces articles : Le Locle, La Sagne, Les Brenets, La Chaux-de-Fonds, La Brévine, Les Verrières,…[1].

Si Le Locle vient de petit lac (lasculus), le terme de “Chaux” signifie, quant à lui, un pâturage d’altitude. La Chaux-de-Fonds, La Chaux de Remosse (Brévine) ou La Chaux-du-milieu désignent à l’origine des lieux destinés aux bétails des paysans des vallées. D’ailleurs, le Val-de-Ruz se caractérise par des toponymes rappelant l’existence de la notion latine de “villa”, qui désigne notamment un “habitat rural“. Ainsi, Villiers, Boudevilliers, Malvilliers sont autant de localités rappelant la présence de domaines agricoles. Il en va de même de “curtis”, signifiant la “cour d’une ferme“, puis par la suite la “ferme elle-même”, que l’on retrouve dans Corcelles, Cormondrèche, Cortaillod ou Coffrane[2]. Installés dans les Vallées et sur le Littoral, les paysans de l’époque rayonnaient ainsi dans les Montagnes.

Des lieux de cultes se développent

En 1499, la paroisse unique sur l’ensemble des Montagnes est scindée en deux: L’une au Locle, l’autre à la Sagne. Les églises, en tant que lieux de cultes, fleurissent aux quatre coins des Montagnes: En 1511-1512 aux Brenets, en 1528 à La Chaux-de-Fonds. L’érection de ces lieux de cultes montre le développement économique et démographique de la région[3].

Bibliographie

BUJARD, Jacques, MOREROD, Jean-Daniel, OGUEY, Grégoire, DE REYNIER, Christian, Histoire du canton de Neuchâtel : aux origines médiévales d’un territoire, Tome 1, Editions Alphil – Presses universitaires suisses, 2014.

Notes

[1] BUJARD, Jacques, MOREROD, Jean-Daniel, OGUEY, Grégoire, DE REYNIER, Christian, Histoire du canton de Neuchâtel : aux origines médiévales d’un territoire, Tome 1, Editions Alphil – Presses universitaires suisses, 2014, p. 96.

[2] BUJARD, J & Co, p. 39.

[3] BUJARD, J & Co, p. 115.