Friedrich Nietzsche

Et si nos valeurs morales n’étaient autre qu’une construction sociale ? Relative à une période et à une société donnée, la morale est emplie de contradictions. Nietzsche retrace une généalogie de la morale. “Dieu est mort. Nous l’avons tué… [mais il reviendra] par de-là le bien et le mal”. 

Né à Röcken en Saxe, Friedrich Nietzsche (1844-1900) devient professeur de philologie grecque à l’université de Bâle. Il est influencé par Schopenhauer (1788.1860). À partir de 1879, Nietzsche est atteint d’une maladie qui lui occasionne de nombreuses souffrances. Celle-ci influencera son œuvre. Admirateur de Richard Wagner (1813-1883), il s’en distanciera pour des raisons idéologiques. Atteint de démence, en raison peut-être d’une syphilis, Nietzsche publiera nombre d’ouvrages, qui lui valut une énorme popularité.

Après sa mort, sa sœur Elisabeth, sympathisante du nazisme, falsifiera ses œuvres, nuisant à la postérité du philosophe.   

Le nihilisme de Nietzsche se caractérise par la rupture avec la morale et la religion chrétienne. Le monde s’est détourné de la pensée chrétienne. Dieu est mort. Nous l’avons dépouillé de sa peau morale… mais il reviendra « par-delà le bien et le mal » [Ainsi parlait Zarathoustra].

Une fois l’ancienne morale détruite s’ouvre la voie au Surhomme. Celui-ci consiste dans le dépassement de l’Homme. Il n’y a plus d’idées platoniciennes et d’espoirs supraterrestres. Le « Surhomme est le sens de la terre ». L’ancienne morale est détruite ; le corps est réhabilité ; l’amour du prochain, qui n’est « en réalité que mauvais amour de nous-même »[1], doit faire place à l’amour du Surhomme. 

La volonté de puissance constitue l’élément central de la philosophie nietzschéenne. La volonté de puissance imprègne le monde. Elle est à la fois positive, c’est-à-dire créatrice et conquérante, mais également négative, à savoir destructrice.  Elle ne consiste pas à l’accroissement de biens, d’accumulation de capitaux, de tendre vers la réussite sociale ou d’affirmer sa puissance sur autrui. Elle consiste à se dépasser au-delà de la souffrance psychique ou physique. Il s’agit de prendre conscience de la nécessité de certains événements, de les accepter… mais encore et surtout de se dépasser en assumant ses responsabilités :

« Deviens ce que tu es »

« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort »

Notes

[1] RUSS, Jacqueline, Philosophie : les auteurs, les œuvres, Paris, 2003, p. 367.