Le Locle, c’est 10’500 habitants, 8’000 emplois… mais surtout 900 ans d’histoire ! Le Locle, c’est la Mère commune des Montagnes, le berceau de la révolution neuchâteloise, une ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Du défrichement de la Vallée du Locle (Lasculus) par les moines de l’abbaye de Fontaine-André au 12ème siècle à sa reconnaissance au patrimoine de l’UNESCO, en passant par les guerres médiévales, la Réforme, l’horlogerie, la Révolution, le développement des institutions modernes, des “Trente Glorieuses” à la crise économique des années septante, l’histoire du Locle est particulièrement riche.
Dans cette rubrique, je me permets donc de faire figurer une petite frise chronologique sur les moments qui ont marqué l’histoire du Locle et par là même celle des Montagnes neuchâteloises. Vous pouvez consulter celle-ci soit de manière ascendante ou descendante. Il est à noter qu’un chapitre est également consacré aux Brenets. En effet, le village des rives du Doubs rejoint Le Locle au 1er janvier 2021, constituant une seule et même commune. Le Locle garde son nom et Les Brenets s’appellent désormais “Les Brenets (commune du Locle)”.
Bref, “L’histoire est le tremplin du présent“, dit-on. Le Locle est une ville, comme toute chose, en mouvement, ne cessant d’évoluer. Les perspectives de développement de La Mère commune à futur se trouvent sur cette page : Le Locle en 2027.
Dans la nuit du 23 au 24 avril 1833, un incendie ravage la Ville du Locle. Bilan : 47 maisons détruites, 117 ménages touchés, plus de 500 sans abris. Un élan de solidarité permet alors d’accueillir la population touchée. Des collectes dans toute la Suisse, mais aussi d’expatriés à Bruxelles…
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En 1789, le peuple français se soulève. La Révolution est lancée. En quelques années, la Monarchie est abolie; la République proclamée (1792); la Convention est érigée; le roi exécuté (1793). Dans la principauté de Neuchâtel, les idées de la Révolution française trouvent un écho favorable, surtout dans les Montagnes. Les…
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« Descendants d’hommes libres, dépourvus d’aristocratie, curieux de choses nouvelles […] habitués à réfléchir et à discuter tout en maniant la lime ou le burin, les ouvriers des Montagnes possédaient naturellement le sens et le goût de la démocratie. Très égalitaires et volontiers un peu frondeurs, ils formaient un milieu des plus favorables…
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À la suite d’un legs de Pierre Huguenin pour les pauvres du Locle et de l’initiative de communiers, la Générale communauté décide, en 1713, de créer la Chambre de charité. Son but est de subvenir aux besoins vitaux des personnes précarisées de la Mère commune et « d’abolir la fainéantise et…
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Le 3 novembre 1707, Frédéric Ier (1657-1713), roi de Prusse, reçoit l’investiture sur le pays de Neuchâtel. Le Souverain de la Maison de Hohenzollern succède ainsi à la duchesse Marie de Nemours (1625-1707). Cette succession ne fut cependant pas aisée. En effet, le prince de Conti, François Louis de Bourbon…
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La maîtrise de l’énergie hydraulique, le renforcement des savoir-faire, notamment en orfèvrerie et en dentèle, contribue à favoriser le développement de la Mère commune. Toutefois, un secteur économique va progressivement se détacher des autres et offrir une accélération de l’essor du Locle : l’horlogerie. Mesurer le Temps… Depuis la préhistoire et…
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En 1685, Louis XIV révoque l’édit de Nantes. Ce traité de tolérance permettait aux Protestants, depuis 1598, de pratiquer librement leur religion. Des considérations internes et géopolitiques (contre l’Angleterre et les Pays-Bas, notamment) poussent le Roi de France à abolir cet édit. Sa suppression provoque alors un exode de la…
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L’eau est source de vie, mais aussi… d’énergie ! Les habitants de la vallée du Locle ne s’y sont pas trompés. Au 16e siècle, la localité se couvre de moulins. Ceux-ci vont jouer rôle fondamental dans l’histoire. La maîtrise de la force hydraulique va ainsi permettre d’améliorer la production dans le…
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Les foires existent depuis l’Antiquité. En raison de l’absence de moyens de déplacement suffisamment performants, les marchands se rendent dans les localités à intervalles réguliers. Moment de vie, de convivialité et de joie, la « foire » est attendue par les habitants. En raison de la rudesse de l’hiver, les horlogers-paysans des…
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Malgré plusieurs années de tensions entre catholiques et les tenants d’une réforme de l’Église, les habitants du Locle ne savent toujours pas à quel saint se vouer. En réalité, il n’y en aura aucun. Le 25 mars 1536, Étienne Besançenet, curé et chevalier du Saint-Sépulcre, préside sa dernière messe. « Grâce…
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Le Locle et ses habitants continuent leur développement, acquérant progressivement franchises et autonomies. Ils font périodiquement les frais de revendications de puissances diverses dans des délimitations territoriales encore mal définies. Pourtant, la localité s’urbanise. Le bourg prend de l’ampleur. On érige des bâtiments, le plus souvent en bois, parfois en…
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A la frontière de la Bourgogne, Le Locle risquait d’être aspiré par le Conflit ouvert entre Charles le Téméraire (1433-1477), Louis XI (1423-1483) et les Confédérés. Alliés à Berne, les Seigneurs de Valangin avaient autorisé des détachements confédérés a prendre position dans la Mère commune. En effet, situé sur un…
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En 1372, Jean d’Aarberg II accorde aux habitants du Locle et de la Sagne ce que l’on appelle « la grande lettre de franchise »[1]. Par cette charte, les Loclois obtiennent alors différentes jouissances, dont notamment le droit de se marier, de s’établir, d’échanger leur domaine et de chasser (sous certaines conditions)[2].…
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Le réchauffement climatique du début du deuxième millénaire va permettre un renforcement de la colonisation des Montagnes. Ainsi, à partir du 13e et 14e siècle, les paysans du Val-de-Travers et du Val-de-Ruz font paître leurs bétails dans la région durant la belle saison. Progressivement, ils s’y établissent, augmentant par là…
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En 1151, une Charte des Seigneurs de Valangin, Renaud et son fils Guillaume, stipule la volonté de remettre à l’abbaye de Fontaine-André un lieu dit « la Vallée du Locle ». Il s’agit de la première apparition du nom du « Locle », connu à ce jour. Cette donation va générer un processus de colonisation…
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Histoire du Locle : des Seigneurs de Valangin à la République
Si les communes constituent les structures premières et fondamentales du “vivre-ensemble”, celles-ci s’inscrivent dans des entités plus grandes : les États. Ces derniers sont sujets à des mutations sans doute plus fréquentes. Pour rappel et de manière simplifiée, Le Locle et Les Montagnes se sont retrouvés sous les seigneuries et régimes suivants :
XIIe – 1592 : Seigneurie de Valangin.
1592 – 1707 : Seigneurie de Neuchâtel et Valangin.
1707 – 1805 : Principauté prussienne (souverain : rois de Prusse).
1806-1814 : Principauté de Neuchâtel et Valangin (souverain : Louis-Alexandre Berthier, maréchal de France sous Napoléon Ier).
1815-1848 : Principauté prussienne (souverain : rois de Prusse) tout en ayant le statut de canton suisse. Neuchâtel est ainsi le seul état monarchique de la Confédération suisse.
1848 à nos jours : République et canton de Neuchâtel.
Histoire du Locle : Les autorités de la Ville (législatif et exécutif)
Les autorités de la Ville du Locle sont composées du Conseil général (législatif) et du Conseil communal (exécutif). Le législatif comprend 41 membres, l’exécutif de 5 membres : Liste des membres du Conseil communal. Il est à noter que l’ancien président de la Mère commune, René Felber (1933-2020) fut également Conseiller fédéral 1988 à 1993 et président
Histoire du Locle : démographie
Au début du 15e siècle, les Montagnes et en particulier sa seule paroisse, c’est-à-dire celle du Locle, compte 50 feux (chefs de famille), représentant 250 à 300 personnes. Dans la première moitié du 16e siècle, ce chiffre monte à 700, voire 800 âmes. Á la fin du 18e siècle, Le Locle compte 2’500 habitants.
Le Locle a connu de nombreuses variations démographiques durant son histoire. Dans ce contexte, l’immigration a joué un rôle prépondérant. L’arrivée des Huguenots, Confédérés, Allemands, Italiens, Espagnoles,… européens et extra-européens ont permis d’assurer le développement d’une région tournée vers la production. Les migrants ont amené leur savoir-faire, renforcé les échanges et comblé la pénurie de main-d’œuvre.
De par son caractère industriel et son économie exportatrice, Le Locle est particulièrement sensible à l’évolution conjoncturelle. Ainsi, les crises de 1860, 1930, 1975 et suivantes ont créé des “hémorragies” importantes en termes de nombre d’habitants. Si ces chutes de population sont parfois rapidement résorbées (1860), elles semblent plus problématiques à partir de la seconde moitié du 20e siècle. En effet, le développement de la mobilité a fragilisé la corrélation “habitat/travail”, rendant les travailleurs moins dépendants de leur lieu d’emploi.
Si en 1850 la Mère commune comprend 8’500 habitants (avec un territoire plus vaste qui comprenait le Crêt-du-Locle), elle en aura 14’500 habitants dans les années septante. La fin des “Trente Glorieuses” provoquera une diminution de la population de plus de 10% en une décennie. Le nombre d’habitants se situe actuellement vers 10’500 habitants (année 2012). Avec ses 8’000 emplois, Le Locle comprend 15’000 équivalent-habitant.
Histoire du Locle : des liens pour aller plus loin
Différents sites sont à votre disposition, dont le Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), la plateforme interactive et numérique suisse (www.notrehistoire.ch ), le site de la Société d’histoire et d’archéologie de Neuchâtel (www.imagesdupatrimoine.ch), le département audiovisuel de la Bibliothèque de la Chaux-de-Fonds (DAV) ou le site du Locle : www.lelocle.ch.
La numérisation de la plupart des titres de presse, tels que La Sentinelle (1890-1971), L’Essor (depuis 1906) ou L’Impartial (depuis 1881) sont accessibles sur le site de la “Presse Suisse en ligne“. Le Véritable messager boiteux (1805-1962) constitue, pour sa part, une base de données particulièrement intéressantes.
Concernant l’histoire de l’horlogerie au sens large, la frise chronologique de la Fondation de la Haute horlogerie est particulièrement intéressante. Le travail de l’historien Grégory Gardinetti et de son équipe doit être particulièrement salué. Cette frise retrace tant l’histoire de l’horlogerie, en particulier ses inventions, que celle des horlogers : https://www.hautehorlogerie.org/fr/encyclopedie/.
Remerciements
Cette brève histoire du Locle, en construction, a l’avantage, par son support internet, d’être dynamique et évolutive. Elle repose sur les travaux conséquents d’historiens et historiennes. Je pense notamment à ceux de François Faessler, Caroline Calame, Johann Boillat ou Pierre-Yves Donzé, qui se sont confrontés aux archives. Les textes littéraires décrivant Le Locle sont issus pour la plupart du travail de recensements effectué par le professeur, Philippe Terrier ou Caroline Calame. Pour la partie contemporaine, les numérisations des principaux organes de presse, dont L’Impartial, ou l’existence de microfilms, telles que la Feuille d’avis des Montagnes, ont été essentielles. Il va sans dire que les articles couvrant l’actualité ou des rétrospectives n’auraient pu être réalisés sans les journalistes, dont Claire-Lise Droz, Jean-Claude Perrin, Robert Nussbaum, Léo Bysaeth ou encore Sylvie Balmer. Les rapports du législatif ou de l’exécutif sont également une source d’information essentielle, de même que la Bibliothèque du Locle, en particulier les travaux de Fabio Bestazzoni. Enfin, le nombre de citoyens et citoyennes qui participe à faire vivre l’histoire de la Ville du Locle doit être salué. Pour exemple, Claude Huguenin, citoyen loclois, est un passionné de photos anciennes. En mutualisant ces dernières, il participe, par le biais des réseaux sociaux, à faire connaître l’histoire de la Mère commune.
Photo
MERCIER, François, juin 1985. Photographie conservée au Département audiovisuel de la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds. Référence de l’œuvre : FM-NEG-0763 Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds. Cette statue est l’oeuvre de l’artiste Hubert Quéloz, réalisée en 1948 pour le centenaire de la Révolution neuchâteloise (Á cette occasion, c’est un artefact qui fut inauguré devant le Conseiller fédéral Max Petitpierre, le Général Guisan, ainsi que de nombreux représentants des cantons et de la République. La véritable statue en pierre blanche du Jura arriva en juillet 1949).
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